Aujourd'hui 24 janvier 2022, a eu lieu la première intervention en classe dans le cadre du projet "Solar Orbiter Education" de l'association Planète Sciences.

C'était dans un collège de Grigny, en Essonne, au coeur d'un Réseau d'Education Prioritaire, c'est-à-dire (pour ceux qui ne manient pas trop bien la nomenclature des dispositifs éducatifs français), un REP. L'éducation est prioritaire dans ces lieux car ils sont habités de familles réputées moins dotées matériellement, ce qui suppose de leur part un déficit d'éducation pour leurs enfants. C'est vrai ou pas, mais le fait est que les résultats scolaires dans ces zones sont suffisamment inquiétants pour que l'Etat attribue des moyens supplémentaires aux écoles et établissements.

Notez que je dis "écoles et établissements", car seuls les collèges et lycées sont des établissements, et non les écoles, du moins pour le moment.

Durant deux heures, les intervenants associatifs, vieux briscards de l'éducation aux sciences par ailleurs, se sont efforcés, avec un certain succès, d'intéresser une vingtaine d'élèves de sixième remuants et à l'attention intermittente caractéristiques, paraît-il, des REP, à la mission de la sonde Solar Orbiter et au Soleil en tant qu'étoile.

Les connaissances de ces gamins n'ont pas laissé de nous étonner un peu, vu la réputation de cette population "en difficulté", ainsi d'ailleurs que la pertinence de leurs questions. Mais les exceptions à cette pertinence, bien que rares, furent remarquables et drôles. Deux bonnes heures fatigantes mais fructueuses, destinées à faire entrer la classe dans l'esprit du projet "Solar Orbiter Education".

Mais quel est ce projet ? Pourquoi ce nom étrange ? L'appellation vient du nom d'une sonde spatiale d'exploration solaire, "Solar Orbiter". Sonde Européenne, construite par Airbus UK pour la plate-forme et dotée de dix instruments dont neuf sont conçus et fabriqués en Europe. Sa mission : s'approcher du Soleil jusqu'aux deux tiers de la distance de Mercure, étudier de près la surface du Soleil, analyser son environnement in situ, mesurer ses flux, ses champs magnétiques, ses ondes émises... Et aller voir au-dessus des pôles nord et sud. Le tout, entre 2020 et 2030, dix ans de mission après quinze ans de conception.

Nous reparlerons plus tard dans ce blog de Solar Orbiter et de son actualité, à mesure que celle-ci arrivera. Nous parlerons également de l'opération Solar Orbiter Education, conçue par Planète Sciences association nationale, soutenue par une dizaine de partenaires financiers tels que Région, Ministères, Fondation Air France... à commencer aujourd'hui par cette intervention inaugurale.

L'opération pédagogique à laquelle vot'serviteur travaille depuis seize mois, à publier moult documents d'incitation, d'appel et de présentation, à ménager des réunions, à animer des temps de travail collectif avec un succès jusqu'ici mitigé. Jusqu'à l'automne 2021, où tout a semblé démarrer. Le père Covid n'a pas aidé, mais il a eu ailleurs des répercussions bien plus graves.

C'est parti. Au moins trois cents élèves seront touchés dans les prochains mois, et plusieurs dizaines de gamins de Pau, cela pour commencer. Les objectifs sont ambitieux mais nous commençons modestes. Notre-Dame a commencé par une pierre.

Le rythme du blog sera de deux parutions par semaine les premiers temps, pour remonter le fil du temps depuis l'origine de la mission spatiale. La vitesse de croisière d'une parution par semaine sera plus raisonnable ensuite, mais l'actualité de la sonde décidera. Go Solar Orbiter, go !


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